La tolérance implique l'intolérance.
Chacun croit savoir ce qu'est la tolérance et ce qu'est l'intolérance. Pourtant il n'y a aucune différence entre les deux, parce que la tolérance, c'est aussi l'intolérance, c'est un concept dual.
Le principe de tolérance est bâti à la fois sur l'acceptation et le rejet. C'est un terme qui nous vient de l'industrie et qui précise les normes acceptables d'un objet dans un processus de fabrication. Si l'objet fabriqué sort de ces normes, il est déclaré non-conforme et mis au rebut.
L'application de ce principe dans la relation sociale est exactement calqué sur le processus de fabrication. C'est pourquoi l'utilisation du terme intolérance implique une mauvaise compréhension du terme tolérance. Les normes de la tolérance correspond aux normes relationnelles dans une société donnée. Elles sont à géométrie variable.
La plupart des gens croient qu'une personne tolérante est une personne qui accepte l'autre sans se poser de question. Les gens cyniques imaginent même qu'il s'agit de la marque propre aux individus faibles car ils seraient dans l'incapacité de rejeter l'autre, bloqués par une sorte de lâcheté.
La tolérance, bien comprise, n'est pas une ouverture inconditionnelle à l'autre, c'est même tout le contraire. Pour me faire comprendre, je vais prendre l'exemple de la société allemande sous le nazisme. Chez les nazis, la tolérance se définissait justement par l'acceptation commune de la valeur du surhomme cher à Nietzsche.
Le surhomme était une espèce de samouraï dont la valeur guerrière équivalait la valeur intellectuelle. Dès que l'on avait défini le surhomme, on obtenait donc automatiquement la définition du soushomme. Les normes de la tolérance étaient fixées profondément dans la société allemande, et ce qui devait arriver arriva.
On comprend donc très bien que les normes de la tolérance sont issues des normes intrinsèques d'un groupe particulier. Plus ces normes sont radicalisées, et plus ces normes seront étriquées et favoriseront le rejet violent de ce qui n'y correspond pas.
Questions :
- Pourquoi est-ce que j'aborde ce sujet dans ce forum ?
- Qu'est-ce qu'une norme ?
- La normalité est-elle une forme de la médiocrité, ou l'anormalité est-elle la forme de la supériorité, ou encore est-ce l'inverse, ou encore aucun des deux ?
- Qu'est-ce qu'un groupe ? Qu'est-ce qui le définit ?
- Comment définissez-vous un noyau dur ?
- Qu'est-ce qu'une conviction absolue et qu'est-ce qu'une conviction relative ?
etc, etc.